La gouzotte ne change guère avec le temps, c’est sans doute l’outil de vigneron le plus ancien qui est encore utilisé aujourd’hui.
L’ébourgeonnage, appelé aussi épamprage, ou échetonnage, ou évasivage, consiste à enlever les pousses inutiles ou gênantes.
L'ébourgeonnage est crucial, il complète la taille de l'hiver et prépare à la saison suivante. Connaître la taille permet de sélectionner correctement le surplus à retirer sur la baguette et le courson, et d'obtenir de beaux sarments bien placés pour la taille de l'hiver suivant. Un travail soigneux est en outre primordial pour un bon accolage et pour aider les grappes à bien mûrir : l'élimination de ces pousses permet une meilleure alimentation des rameaux fructifères, un entretien de la parcelle facilité et un moindre développement de certaines maladies par une meilleure aération du cep.
Il faut supprimer les doubles, contre-bourgeons ou "double bourre" (deux, voire trois bourgeons peuvent se développer sur un oeil) et tout ce qui pousse sur le cep : gourmands et “américains”. Il faut garder, dans le cas de la taille guyot six pousses maximum sur la branche attachée et deux sur le courson +éventuellement un pampre bien placé qui pourra servir de courson de rappel.
Deux passages sont souvent nécessaires, surtout dans les jeunes vignes où les gourmands sont nombreux. Le second ébourgeonnage se fait généralement après l’accolage, en juillet. Il est plus rapide que le premier, la branche et le courson ne sont pas à refaire.Il faut compter trois bonnes semaines de travail. Les journées sont longues, de dix à douze heures, tout doit être terminé avant le premier relevage. Si on est pris par le temps, il faudra s'interrompre, le relevage étant prioritaire.
Dans la main une gouzotte, légère et très pratique tant que les branches ne sont pas trop dures : sa lame rase au plus près les gourmands et sa pointe déloge avec précision les bourgeons dans les anfractuosités du cep. Au second passage, la lignification aura commencé et l'usage du sécateur à main sera plus efficace.
La tâche est passablement cuisante et fastidieuse. C’est le moment de l'année où il faut se courber le plus bas, la main devant aller chercher jusqu’au sol les gourmands. Le dos tourmente plus que jamais et la tête tourne à rester en bas sous les premières grosses chaleurs (habituellement).