Septembre
La vigne est prête à être vendangée environ 100 jours après la floraison, soit à la mi-septembre en Bourgogne, quand le raisin est à maturité. Les dates peuvent varier d'une année à l'autre, elles ont aussi avancé d'une manière générale de plusieurs semaines depuis cinquante ans, réchauffement climatique oblige.
La date des vendanges dépend de plusieurs facteurs :
- Le climat,
- L’exposition des vignes, le terroir, le cépage,
- La présence de pourriture risquant de gâter la récolte,
- Le type de vin recherché.
Le vigneron devra s’appuyer sur son expérience pour prendre sa décision et croiser les doigts pour une météo clémente.
Si la récolte peut être mécanique pour les vins de qualité courante, les vendanges à la main suivies d’un tri des grappes au domaine (ou parfois sur les parcelles) sont un gage de qualité.
debout, accroupi, assis... toutes les positions sont testées pour se soulager de l'inévitable mal de dos
L’équipe est formée de coupeurs et de porteurs : un coupeur par rang armé d’un sécateur et d’un seau pour récolter le raisin, et un porteur pour cinq cueilleurs environ. Répondant à l'appel plus ou moins tonitruant des premiers “panier !”, les porteurs sont là pour vider les seaux pleins dans des caisses qui seront ensuite chargées sur les tracteurs. Le tassement du raisin est moindre qu'avec des porteurs de hottes vidant dans des bennes. Les coupeurs les plus rapides aident les plus lents. La cueillette est plus simple avec un peu d'expérience : on sait qu’un effeuillage rapide évite de chercher les raisins, on devine sans le voir où la grappe est attachée, et on distingue au premier coup d’oeil le verjus du raisin mûr (le verjus pousse sur les rameaux secondaires et n’est pas prêt à être cueillis, il est généralement placé plus haut que les bonnes grappes).
La matinée est coupée par la pose casse-croûte. Même les citadins prennent vite goût au sandwich de dix heures, voire au(x) gobelet(s) de vin rouge. En une journée, l'équipe récolte l'année de travail d'un tâcheron.
Faire les vendanges est souvent une expérience dont on sort épuisé mais heureux, enrichi par la rencontre de toutes sortes de gens, de nationalité, de classes sociales, de choix de vie différents. Les journées de travail et les repas de midi pris ensemble créent des liens rapidement. Le dos qui fait mal et le rite initiatique qu’est la première coupure au sécateur n’empêchent pas la bonne humeur (du moins chez les viticulteurs qui ne mènent pas leurs équipes à la baguette). La pluie cependant, sur une fatigue de plusieurs journées, peut faire tomber une chape de cafard sur tout le groupe.